Quelle drôle d’époque !
Qui aurait pensé il y a 3 mois que les écoles du pays entier pourraient être fermées, que nous pourrions nous retrouver confiné.e.s à la maison pour interrompre la chaîne de contamination d’un virus qui touche la terre entière, que nous nous retrouvions face à nous-mêmes et notre vulnérabilité humaine ? Franchement, ce scénario n’était pas du tout dans mon radar. Comme peu de scénarii d’ailleurs, car je pars du principe qu’il est impossible d’anticiper le futur. Mieux vaut se préparer à gérer l’inattendu !
En ce temps de crise, j’ai envie de partager avec vous une histoire que j’aime beaucoup et qui m’aide à garder confiance. Entendue maintes fois par mes professeurs de yoga, de CNV, de méditation, voici l’adaptation que j’en fais :
Il était une fois…
…un vieux couple de paysans qui vivait avec leur fils unique. Ils étaient très pauvres et ne possédaient rien, sauf un magnifique cheval blanc. Ce cheval était si beau, si rayonnant, si élégant, qu’il attira l’attention de tous les villageois et du peuple loin au-delà du village.
Même le roi s’intéressa à ce cheval et proposa de l’acheter pour une somme colossale. Le vieux couple et leur fils n’auraient plus jamais de problèmes d’argent en vendant le cheval. Seulement, ils répondirent :
Ce cheval est avec nous depuis des années. Il est pour nous bien plus qu’un cheval, il est devenu un ami. Qui vendrait un ami ?
Les villageois se moquèrent de cette famille, pauvre et folle de ne pas répondre à l’offre du roi. Comment pouvaient-ils ne pas accepter une telle somme, les jugèrent-ils.
Un beau matin, le cheval avait disparu. Les villageois plaignirent le couple. « Quel malheur, on vous l’avait dit qu’un jour on viendrait vous voler ce cheval. Vous auriez dû le vendre et vivre tranquillement. Maintenant, vous n’avez plus rien, c’est très malheureux ce qui vous arrive. » Puis le couple répondit :
Malheur, bonheur, qui sait ? La seule chose que nous savons est que le cheval n’est pas dans l’écurie.
Les gens du village pensaient que le couple était fou. Comment pouvaient-ils ne pas voir le malheur qui leur arrivait ?
Puis, au bout de trois semaines, le cheval revint. Il n’avait pas été volé, il était seulement parti pour revenir avec douze chevaux sauvages, les uns plus magnifiques que les autres.
« Quelle chance ! » s’exclamèrent les villageois. « Votre cheval vous est resté fidèle, et en plus il vous a ramené toute une horde. Vous êtes riches maintenant ! Vous aviez raison, ce n’était pas une mauvaise chose qu’il soit parti. »
« Qui sait », répondirent les vieux « nous ne pouvons pas juger si c’est bien ou si c’est mal. La seule chose que nous savons c’est que le cheval est revenu avec une douzaine de chevaux sauvages. »
Les villageois se turent, mais au fond d’eux, ils pensèrent que le vieux couple avait tort. Ils pourraient entraîner ces chevaux et les vendre pour beaucoup d’argent, comment pouvaient-ils ne pas voir la chance qu’ils avaient ?
Ainsi, le fils du vieux couple commençait à domestiquer les chevaux. Au bout de quelques jours, il tomba et se cassa la jambe. A nouveau, les gens du village exprimaient leurs jugements auprès du vieux couple. « Vous aviez raison, ce n’était pas une bonne chose de domestiquer les chevaux sauvages. Votre fils unique est blessé maintenant et ne peut plus vous aider, quel malheur ! »
Et le vieux couple resta fidèle à son regard sur le monde.
« Qui sait », dirent-ils, « nous ne pouvons pas savoir si c’est une chose malheureuse. Personne ne peut le savoir, nous ne connaissons qu’un fragment des choses. »
Quelques semaines plus tard le pays s’engagea dans une guerre avec un pays voisin. Les soldats arrivèrent au village pour réquisitionner tous les jeunes gens du pays et partir au front. Tous les jeunes du village durent partir. Tous, sauf le fils du vieux couple qui avait la jambe cassée.
« Vous aviez raison » gémirent les villageois. « Cela prouve que ce n’était pas une mauvaise chose que votre fils soit tombé du cheval, cela l’a protégé finalement. Nos enfants à nous sont tous partis, et nous ne les reverrons probablement plus jamais. Vous, vous avez toujours votre fils avec vous. »
Devinez ce que le couple leur répondit …
Et vous, sur quoi focalisez-vous actuellement ? Voyez-vous ce qui est, voyez-vous ce qui pourrait être ? Qu’est-ce qui vous donne vie et énergie, qu’est-ce qui vous rend heureux et performant, même en temps de crise ? Comment reproduire ce qui marche ? Comment transformer cela en un avenir désirable, malgré les incertitudes ?
Prenez bien soin de vous en ces moments de perturbation générale 💚 #restezchezvous